Un nouveau chapitre pour la Demeure Bouquet

En 1939, l’arrière-grand-père de l’actuel propriétaire, Monsieur Joseph Noël, fit l’acquisition de la maison. Alors qu’il travaillait en Espagne et que l’ombre de la guerre commençait à s’étendre sur l’Europe, il ressentit, avec son épouse, le besoin profond de trouver un refuge sûr — un lieu où rassembler et protéger sa famille.

Ils trouvèrent en cette demeure un port d’attache, à la fois solide et apaisant. Après quelques travaux de rénovation, la maison ouvrit ses portes à la famille Noël pour les vacances d’été 1939. C’est alors que débuta une nouvelle vie pour la Demeure Bouquet, désormais empreinte de souvenirs, de rires d’enfants et de moments partagés.

Dans son journal, Joseph Noël évoque avec émotion ses premières impressions de la maison :

« Le bourg d’Ambierle ne manque pas d’allure ; sa belle église abbatiale bénédictine, ses veilles maisons bourgeoises, son jardin aux beaux arbres, s’étagent sous un contre fort puissant de solide granit. Il domine la plaine allongée, sillonnée de longues lignes de peupliers ; son climat est lumineux et sain ; il offre toutes les ressources d’un gros village mais conserve une allure vieillotte et paisible d’un coin de la vieille France. La maison, de 1790, est curieusement construite ; maussade, elle tourne carrément le dos à la rue et déploie sa façade sur un jardin en terrasses d’où la vue s’étend librement au levant et au midi ; elle a des pièces voutées, des plafonds à la française, un escalier de pierre intérieur avec une belle rampe de fer forgé, des boiseries anciennes, d’immenses greniers, des caves profondes et ses murs épais la défendent de la chaleur, du froid, et du bruit. Elle est un peu mystérieuse comme tout ce qui a derrière soi un long passé et elle garde le secret de vieilles histoires que l’on aimerait connaître et que l’on peut se complaire à imaginer. »

De foi et de pierre : la saga des Bouquet à Ambierle

Propriété familiale depuis 1939, la Demeure Bouquet doit son nom à ses premiers propriétaires : les Bouquet, notables du village d’Ambierle. Plus précisément, c’est la famille Bouquet Lagenevre qui donna à la maison son visage actuel.

L’histoire de cette lignée remonte aux alentours de 1650. Originaires du Quercy, les Bouquet, profondément attachés à leur foi, durent fuir les guerres de religion. Étienne Bouquet, dernier survivant de sa famille, trouva refuge à Ambierle, où il exerça les fonctions de procureur fiscal. Son petit-fils, Achille, épousa en 1669 Florence de la Grye, héritière d’une ancienne famille du village, donnant naissance à la branche des Bouquet de la Grye.

En 1692, le curé Claude Bouquet acquit une maison au cœur du bourg, sur le chemin menant à la place Lancelot — c’est aujourd’hui l’aile historique de la Demeure. Le jardin et ses buis, dessinés à cette époque, témoignent encore du charme intemporel de ce lieu. En 1790, un descendant, Monsieur Bouquet Lagenevre, fit élever l’autre partie de la maison, donnant à l’ensemble son allure d’aujourd’hui. Lucile Bouquet, dernière du nom, transmit la demeure à l’arrière-grand-père de la famille actuelle, scellant ainsi une histoire qui traverse les siècles, de génération en génération.


 

A Family Legacy
A family estate since 1939, La Demeure Bouquet owes its name to its first owners — the Bouquet family, notable figures of the village of Ambierle. More precisely, it was the Bouquet Lagenevre family who gave the house its present-day character.
The story of this lineage dates back to around 1650. Originally from the Quercy region, the Bouquets, deeply devoted to their faith, were forced to flee the religious wars. Étienne Bouquet, the last surviving member of his family, found refuge in Ambierle, where he served as procureur fiscal (tax magistrate). His grandson, Achille, married Florence de la Grye in 1669, heiress of an old Ambierle family — thus was born the branch known as the Bouquet de la Grye.
In 1692, the parish priest Claude Bouquet acquired a house in the heart of the village, along the path leading to Place Lancelot — today forming the historic wing of La Demeure. The garden, with its century-old boxwood hedges designed at that time, still bears witness to the timeless charm of this place.
In 1790, a descendant, Monsieur Bouquet Lagenevre, had the other part of the house built, giving the estate the graceful silhouette it retains today. Lucile Bouquet, the last of the name, passed the property to the great-grandfather of the current family, thus sealing a story that spans centuries — a heritage handed down from generation to generation.

A New Chapter Begins
In 1939, Joseph Noël, great-grandfather of the current owner, acquired the estate. Working in Spain as the shadow of war loomed over Europe, he and his wife felt a deep need to find a safe haven — a place to gather and protect their family.
They found in this house a true haven of peace, both solid and serene. After a few renovations, the home opened its doors to the Noël family for the summer of 1939. Thus began a new life for La Demeure Bouquet — now filled with memories, children’s laughter, and shared moments of joy.
In his journal, Joseph Noël describes his first impressions of the house with tender emotion:
“The village of Ambierle has great charm: its beautiful Benedictine abbey church, its old bourgeois houses, its gardens shaded by fine trees, all nestled beneath a powerful buttress of solid granite. It overlooks the vast plain streaked with rows of poplars; its climate is bright and healthy; it offers all the amenities of a large village while retaining the quaint, peaceful air of old France.
The house, built in 1790, is curiously designed. Austere, it turns its back to the street and opens its façade onto terraced gardens with sweeping views to the east and south. It has vaulted rooms, French-style ceilings, a stone staircase with a beautiful wrought-iron railing, antique woodwork, vast attics, and deep cellars. Its thick walls protect it from heat, cold, and noise.
There is something mysterious about it, as with all things that have a long past behind them — it holds within its walls the secret of old stories one longs to know and delights in imagining.”